Nick Rands
Peinture – Dessin
J’utilise des matériaux ordinaires, ceux qui sont rejetés par l’industrie et ceux que l’on trouve dans la nature. J’ai utilisé de la boue, de l’huile de moteur, de la suie, de l’huile différentielle (une odeur très nauséabonde) et le goudron que l’on trouve sur les plages. Je voulais faire des images qui n’avaient pas grand-chose à voir avec quoi que ce soit (je pensais), si ce n’est le mouvement de ma main, de mon bras, de mon corps et la répétition du geste – les seules choses dont on peut être sûr. Les images développent un rythme de respiration et grandissent comme la nature. En traçant mon trait sur la surface, j’affirme ma présence et mon espace comme le fait (peut-être) un jeune enfant qui fait ses premiers dessins. Parfois, la répétition conduit presque à une transe, comme le rythme d’un batteur ou les pas répétés d’un danseur. Il n’y a pas d’illusion d’échelle. Les images sont aussi grandes ou petites que le corps et le geste qui les composent. Ce ne sont pas des images “de” quoi que ce soit. Ce sont des enregistrements d’une activité – le mouvement répété du corps humain – des traces de mouvement à travers le temps. Le bras tourne sur son axe ou est discipliné dans une activité horizontale ou verticale. Très peu de décisions doivent être prises – où commencer, où finir, quand recharger le pinceau, s’il faut compenser les irrégularités qui peuvent se produire, par exemple dans le dessin d’un cercle, ou laisser les formes se développer organiquement selon les éléments du hasard… Je sais rarement à quoi ressemblera un tableau avant de commencer.