Claude Charbonnel
Stylo Pilot, acrylique
Descendant d’un grand-père peintre naïf des tranchées, j’ai suivi une autre voie : j’ai enseigné les Lettres en lycée et à l’Université. Ce métier m’a permis d’établir des correspondances entre le fait littéraire et l’art pictural (“A noir, E Blanc, U vert….” Rimbaud ne pourra ne contredire).
La série de tableaux exposés s’intitule “Réseaux et barres” : il s’agit d’un essai de dialogue entre les blancs et les noirs, entre les formes rectilignes et le nuage fait de ligne aux infimes brisures (ligne jamais interrompue), entre la couleur et le noir et blanc, entre les zones de la toile (verticale – horizontale), entre un aspect structuré géométriquement et des formes imprécises. Je travaille avec un roller à encre noire ou blanche sur des toiles tantôt noires, parfois sombres, tantôt blanches. J’évolue au fil de la toile suivant différents états d’esprit ou encore suivant les divers états émotionnels qui me parcourent, ce qui produit divers effets: ligne brisée stricte, ligne tremblée, menues hachures donnant un effet de quasi noir, parfois la ligne devient assez régulière dans ses brisures. Cela constitue d’ailleurs une autre forme de dialogue : la ligne droite aux extrémités nettes et visibles vs le réseau constitué d’une seule ligne dont on perçoit la continuité sans jamais vraiment la voir.
Le résultat est à regarder à l’aune de ces esthétiques. Cela ne “veut” rien “dire”, cela montre.